ACACIAS : Réintroduire la nature au coeur de la ville
La situation particulière de Genève
Étant donnée les frontières naturelles de la ville et la croissance démographique incessante, Genève n’a pas d’autres choix pour tenter de répondre à la crise du logement que de miser sur la densification et la consolidation des secteurs exploitables. C’est dans ce contexte que s’insère le projet de développement de la zone Praille-Acacias-Vernets qui intègre notre sujet d'étude : le quartier des Acacias.
La Suisse et Genève
Figure 2 : Carte topographique de la Suisse
(Wikipédia, 2004)
Entre fleuve et montagnes
La Suisse est un pays d’Europe occidentale composé de trois ensembles montagneux comptant le Jura, le Mittelland et les Alpes et divisé en 26 cantons (Pigalle & al., 2014). La Capitale est Berne, mais la ville de Genève fait également parties des plus importantes du pays, entre autres grâce à son statut de siège européen des Nations Unies.
Implantée à 405 mètres d'altitude, au pied du Jura (Pigalle & al., 2014), la ville est située au centre de la plaine du Rhône et s’étend sur les deux rives du fleuve portant le même nom. Le fleuve du Rhône naît à l’extrémité sud-ouest du Lac Léman qui constitue une autre des limites physiques de la ville.
Une population grandissante
Malgré son expansion géographique limitée par la topographie du site, Genève est la deuxième ville la plus peuplée de Suisse avec une population de 517 802 en 2022 (OCSTAT, 2023), économiquement dominée par le secteur tertiaire (Pigalle & al., 2014). Les taux de croissance économique et démographique de Genève demeurent plus élevés que la moyenne suisse. Ce faisant, la ville est aux prises avec une grave pénurie de logements depuis plusieurs années.
Figure 3 : Répartition de la population suisse
(24H Économie, 2012)
Morphogénèse du site
Héritage médiéval
Industrialisation et modernité
Développements récents
Figure 4 : Fortifications médiévales de Genève
(AEG, s.d.)
Figure 5. Les Acacias en 1968
(Bridge Club Rive-gauche, s.d.)
Figure 6 : Zones inondables de la Drize
(Genève, 2008)
À l’origine, les secteurs des Acacias et de la Praille sont des territoires seigneuriaux situés à l’extérieur des limites fortifiés de la ville de Genève. Les rivières de la Drize et de l’Aire qui coulent depuis l’Arve et longent ces seigneuries débordent souvent, mais des efforts d’assainissement permettent dès le Moyen- Âge de développer des activités maraîchères du côté de l’Arve et d’élevage vers la Praille (Ville de Genève, s.d.). Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que le secteur intègre le grand Genève, mais il se développe rapidement avec les échanges par tramway rendu possible grâce à la construction de plusieurs ponts qui traversent l’Aire à la fin des années 1880.
Au tournant du XXe siècle, d'importants travaux d’infrastructure commencent avec entre autres la canalisation de la Drize et de l’Aire et la construction d’un chemin de fer attire les entreprises dans le quartier des Acacias. En 1950, le canton décide de faire du secteur une zone industrielle qui connaît un succès rapide et où les industries viennent confirmer leur identité par le bais d'une architecture innovante pour l'époque (Ville de Genève, s.d.).
Quelques développements sont projetés pour le secteur au courant du XIXe siècle, dont celui d’un port fluvial, mais les fréquentes inondations connues dans le secteur mènent à l’endiguement de l’Aire et de la Drize avant que ces ambitions ne prennent forme. Au début des années 2000, le développement du grand projet d’aménagement de la zone Praille-Acacias-Vernets (PAV) débute (Ville de Genève, s.d.) et des travaux sont planifiés dans le quartier dès la fin des années 2010. Une des idées porteuses du projet sera d’ailleurs la remise à ciel ouvert des rivières précédemment enfouies.
Enjeux actuels
Figure 7 : Rue étroite typique de la Vielle Ville (Expedia, 2023)
Situation bioclimatique
Réduction des émissions et
absorption de GES
Plusieurs dérèglements climatiques sont causés ou exacerbés par l'emission de GES provenant des industries, des transport et même de l’habitat. La ville de Genève propose des solutions viables pour s’adapter et réduire les GES de 13t par personne pour 1 an (Genève, 2022). Consommer moins et mieux, construire autrement, encourager les déplacements actifs et partagés, augmenter et protéger les sites naturels urbains sont toutes des stratégies privilégiées par la Ville (Genève ,2022).
Prévention des îlots de chaleur
Les sols urbains de la ville de Genève sont très imperméables, empêchent l’infiltration des eaux naturellement et favorisant aux îlots de chaleurs. Une accumulation importante de chaleur est connue dans la zone du projet PAV, ce pourquoi il est important d'entreprendre la dés-imperméabilisation et la création de nouveaux espaces végétalisés dans le projet (Ge.ch, 2022).
Anticipation des effets de l'augmentation des précipitations et de périodes de
sécheresse
Les épisodes pluvieux intenses et fréquents ont connu une augmentation notable, même les quantités de précipitations ont notamment augmenté en hiver (National Center for Climate Services, s.d.).
Enjeu de santé publique lié à
l’augmentation de la chaleur
Genève est l'une des villes où les températures augmenteront le plus au cours de la décennie à venir, avec une hausse estimée à 2,5°C. L’augmentation de la chaleur aura un impact significatif sur la santé, entraînant entres autre l’apparition de problèmes cardiovasculaires, maladies des voies respiratoires, maladie tropicale et des allergies. (Ville de Genève, s.d.)
Plan cantonal
Un outil pour l'avenir
Le Plan climat cantonal qui inclut la ville de Genève est l’outil utilisé pour atteindre les objectifs de réduction de GES et d’adaptation aux changements climatiques du Canton (Transition climatique à Genève, s.d.). Genève n’est pas une ville où les effets des changements climatiques se font sentir de manière plus exacerbée qu’ailleurs dans le monde, mais son plan d’action vise plutôt la prévention et la protection face à la multiplication des vagues de chaleur (canicule) et à l’augmentation d’autres événements climatiques extrêmes et de leurs effets (glissements de terrain, grêle, inondations, etc.) (Transition climatique à Genève, s.d.).
Le Plan se déploie 12 objectifs chiffrés :