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Cadre théorique

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Figure 2. Ambiance du quartier (Atelier Bonnet, 2023) 

Concepts-clés

Vulnérabilité

Depuis la dernière décennie, la température terrestre globale moyenne a augmenté de manière exponentielle. Ce réchauffement planétaire, de cause anthropique, entraine une hausse notable des changements climatiques et des catastrophes naturelles. (IPCC, 2023) 

Bien que la ville de Genève soit privilégiée par son climat tempéré, la croissance de la fréquence des canicules, des précipitations et la variation du cycle de l’eau sont à prévoir. (National Center for Climate Services (NCCS), s.d.).

Dans ce contexte, la notion de vulnérabilité est primordiale. En ce qui a trait au bâti, le concept de vulnérabilité est perçu comme la prédisposition des infrastructures urbaines à subir des dommages à la suite d’un phénomène météorologique découlant des changements climatiques. En d’autres mots, un espace urbain est considéré comme vulnérable et ayant une faible capacité de faire face si un phénomène naturel l’impact négativement facilement. Cette sensibilité dépend directement du niveau de danger projeté par une catastrophe et l’exposition du cadre bâti à celle-ci. (Dubois, 2021)

Plus encore, les changements climatiques renforcent la vulnérabilité des communautés déjà fragiles ainsi que celle des écosystèmes naturels. Ceux-ci sont plus à risque de subir les effets néfastes des catastrophes naturelles. Or, des « écosystèmes sains et efficaces renforcent la résilience naturelle face aux effets néfastes du changement climatique et réduisent la vulnérabilité des [populations à risques] » (Rizvi, Baig et Verdone, 2015).  

En plus d’offrir une barrière naturelle contre les phénomènes météorologiques, les écosystèmes détiennent une valeur scénique indiscutable, offrant des vues panoramiques riches. Cette valeur est directement liée à la vulnérabilité, car le moindre développement anthropique la diminue rapidement et grandement. (Mcharg, 1969) 

Écocentrisme et patrimoine naturel

La vision occidentale de la gestion des changements climatiques reflète un paradigme fortement hiérarchisé et scientiste. Vraisemblablement, les éléments considérés comme non anthropiques tels que les écosystèmes sont jugés comme inférieurs à l’humain.  De ce concept résultent une exploitation sans équivoque des ressources naturelles et un développement majeur des milieux urbains sans considération pour les composantes non humaines. Plus encore, dans un contexte de changements climatiques grandissant, les stratégies d’adaptations tournent grandement autour des bénéfices offerts par les écosystèmes dont l’humain peut tirer profit. C’est le concept des biens et services écosystémiques. (Rizvi, Baig et Verdone, 2015; Messier, 2022).   

Toutefois, le concept d’écocentrisme est basé davantage sur un système de relation. Plutôt que de voir la nature comme une ressource au service de l’homme, cette pensée met les éléments non humains, comme des écosystèmes, au même niveau que l’espèce humaine. Dans ce paradigme, les milieux naturels méritent non seulement une considération éthique, mais font également partie intégrante de notre mode de vie. Par exemple, les communautés du Nord-du-Québec entretiennent un sentiment d’appartenance avec le territoire duquel découle un fort sens du lieu (Messier, 2022). 

Dans le même ordre d’idée, Gilles Clément, jardinier et écrivain, propose l’idée du jardin planétaire. Plutôt que de se restreindre à un petit espace clos qu’on peut contrôler, il souhaite éteindre la vision du jardin dont on prend soin à la biosphère entière. De ce fait, un sentiment d’appartenance et de responsabilité collective en découle. Selon l’auteur, il est de notre devoir de prendre soin des milieux naturel, de leur richesse et de leur patrimoine, car des actions locales peuvent avoir des répercussions globales. (Clement et Tiberghien, 2015) 

Dans ce même paradigme, l’idée du patrimoine naturel va de pair avec l’idée du jardin planétaire et de la responsabilité collective. Le patrimoine naturel se définit comme les particularités naturelles, les intérêts d’un point de vue scientifique, sociale ou esthétique qu’un milieu naturel peut présenter et dont il faut protéger.  

Le WSUD, ou Water Sensitive Urbain Design

Le water sensitive urban design (WSUD) ou, en français, le design urbain sensible à l’eau, regroupe un vaste éventail de mesures de gestion de l’hydrologie en contexte urbain. Ces pratiques de gestion ont entre autres pour but de réduire la pollution de l’eau, l’érosion des surfaces, améliorer la qualité des infrastructures municipales, réduire les îlots de chaleur urbains et améliorer la gestion des inondations. (Hoban, 2018)

Les 8 principes du WSUD : 

  1. Protection des écosystèmes humides et hydriques (ruisseaux, rivières, zones humides, et terres transformées en environnement construit.  

  2. Améliorer la qualité de l'eau rejetée dans les eaux réceptrices urbaines.  

  3. Améliorer la réutilisation des eaux pluviales, des eaux usées et des eaux recyclées afin de rétablir l'équilibre hydrique urbain  

  4. Préserver les ressources en eau en réduisant l'utilisation d'eau potable (utilisation de systèmes d'eau domestiques efficaces et réutilisation de l'eau)  

  5. Intégrer l'aménagement paysager avec des dispositifs de traitement des eaux pluviales, tout en utilisant l'espace terrestre comme habitats fauniques à des fins récréatives  

  6. Atténuer les changements extrêmes du hydrogramme de ruissellement (augmentation du débit de crue et du volume de ruissellement) en améliorant l'infiltration et la recharge des eaux souterraines  

  7. Intégrer des équipements aquatiques dans la conception du paysage urbain et ainsi améliorer les valeurs visuelles, sociales, culturelles et écologiques  

  8. Concevoir des dispositifs WSUD économiquement réalisables qui peuvent être facilement mis en œuvre sur le terrain.  

Des infrastructures qui repensent notre rapport à l'eau en milieu bâti (Farr, 2018)
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